Samedi dernier je reçois un SMS
« Nous organisons du tango en plein air, tu viens ? »
Le soleil étant au RDV c'était l'occasion pour moi de sortir prendre un peu
l'air.
Arrivé☆ sur place je me tiens à distance,je m'assoie et regarde. Cela me fait
plaisir d'être ici en observat.rice.eur. Je sens que mon comportement singulier est
mal comprit, mal accepté, il dérange, on vient donc m'inviter à danser...
"Tu viens danser ?".
"Non, je suis fatigué☆".
"Allez viens, moi j'ai envie de danser et il n'y a pas assez de guid☆s
"
"Tu peux pas danser en solitaire ? ou inviter quel qu'un d'autre à
partager une tanda ? c'est l'occasion de changer de rôle non ? Moi, j'ai dansé
tous les soirs de la semaine, je suis fatigué☆, j'ai envie de vous voir, de
partager une présence, tout en profitant du soleil et de l'ambiance."
Cela rejoignait quelque part le bonjour dans le Tango. J’avais
seulement envie d'être là , sans interagir avec les personnes. Pourquoi
devrais-je me justifier ? Ma présence à 30m de l'action ne le signifie il
pas ouvertement ?
Explorant mon tango par d'autres moyens pour en comprendre la matière et
affirmer ma singularité. J'ai pris conscience de l'importance de la notion de
distance. Une sphère intime nous englobe et
cette sphère ne peut être partagée que dans le consentement. Parfois nous ne
souhaitons pas partager cet espace.
Dans les danse sociales, et plus particulièrement dans le tango,
l'obligation de partager cette sphère nous fait perdre de vue la nécessité du consentement.
Dans dans certaines situations, comme celle-ci, si
tu n'as pas la force de refuser et d'argumenter au besoin tu te retrouves à
danser pour "faire plaisir", "par obligation sociale", "par
soumission" . En somme pour plein de mauvaises raisons.
Ceci peut paraitre anodin, mais avec le temps,
la sensibilité augmentant, la distance physique et morale avec la communauté
tango prend alors toute son importance.
Il faut savoir que partager le contact corporel du tango, c'est partager un
espace très intime. S'y introduire par la force reviens à peu près à l’identique
que de s'introduire par effraction chez quel qu'un.
Quand l'on débute le tango
on trouve cela "social" de forcer la Tanda sous un prétexte ou sous
un autre. Certaine personnes conscient☆s des enjeux, elle aussi, en abuse. L’expérience aidant, il arrive un moment ou cela devient intolérable à vivre.
Non pas que les un☆s soient devenu☆s snob, ou que les
autres soit des malotru☆s, mais
surtout que la notion de la distance nécessaire pour soi et pour l’autre, bien
que primordiale dans la danse, n'a jamais été posée, ni en cours, ni en
milonga...
Bonus :
- E-adherez pour nous soutenir. (c'est important pour nous)
- Au delà de la technique
- Duo or not Duo ?
- Une Vidéo Souvenir